Ca y est, nous y sommes ! Après cinq années d'attente, un délai exceptionnel dû à un contexte sanitaire international particulièrement sensible et contrarié, c'est le retour des Jeux Olympiques. Cette grande fête du sport et des sponsors, qui va nous voir nous passionner pour le trampoline, le hockey sur gazon ou le tir au pigeon. Et cette fois, comme vous pouvez le constater sur toutes vos télés, l'évènement a lieu au Japon, le pays du sport...vidéoludique avant tout ! Ce n'est naturellement pas un hasard, si dès 2016, c'est un célébrissime plombier qui accueillait les foules en délire du monde entier à venir prolonger au Japon, cette expérience unique que constitue la grande aventure de l'olympisme moderne. Manque de chance pour nos amis nippons et les amateurs de sport du monde entier, la pandémie à eu raison de la fête, et c'est quasiment à huit clos que se tiennent toutes les épreuves phares de ces olympiades. Une bonne raison après tout, de rester bien au frais chez nous, afin de profiter des valeurs du sport, confortablement installé dans son salon... Mais l'évènement est, à l'heure où j'écris ces lignes, quasiment déjà terminé. Il faudra alors pour prolonger le plaisir, se tourner vers...le jeu vidéo !
C'est une certitude, si ces jeux Olympiques de Tokyo 2021 ne seront pas les plus mémorables, il ne tient qu'à vous de poursuivre la fête et de la rendre encore plus belle. Et quoi de mieux pour cela que de s'essayer à quelques jeux vidéo venus du pays du soleil levant ? Absolument rien. L'esprit de l'olympisme est logiquement fort bien représenté sur consoles, et à travers les époques, les plus grands développeurs ont toujours cherché à nous faire revivre les plus beaux moments de ces instants de fraternité mondiale. Quoi de mieux en effet, que d'user ses pouces à force de marteler sur les boutons A et B de sa manette à répétition, afin de mieux courrir ou nager plus vite, de sauter plus haut ou encore de lancer ce satané javelot toujours plus loin. Tous les quatre ans, dans le sillage des Jeux Olympiques, on a vu fleurir de multiples propositions afin de nous faire suer à grosses goutes, à plusieurs, et toujours dans la joie et la bonne humeur. En route sans plus attendre vers les plus hautes cimes du Mont Olympe vidéoludique. Quel titre va rafler la tant désirée médaille d'or de ce Top 5 des plus grands titres mettant en scène les Jeux Olymiques sur consoles ? A vos marques, prêts, partez !
Numéro 5 : Virtua Athlete 2K sur Dreamcast
La Dreamcast, avec sa belle robe blanche, nous entraîne à l'autre bout du monde, à Sydney plus précisement pour nous faire vivre les Jeux Olympiques de l'an 2000. Nous aurons survécu à un bug informatique qui paraissait alors inéluctable quelque mois plus tôt, pour mieux nous projeter dans le troisième millénaire et ses délices. Cette édition qui aura particulièrement plu, décalage horaire oblige, aux lève-tôt, aura surtout été une occasion pour Sega, et son équipe de développement interne d'Hitmaker, de nous fournir un Virtua Athlete 2K nous permettant de revivre les plus grands moments de ces olympiades. Un peu chiche sur son contenu, avec seulement sept épreuves au compteur, le titre s'appuie néanmoins sur une réalisation honnête, et sur le talent de Sega qui nous invite clairement à un moment de détente et de franche rigolade entre amis. Est-ce le meilleur jeu dans le genre ? Certainement pas. Réussit-il sont pari de nous amuser, et de permettre à quatre athlètes en herbe de se confronter sur la piste, à coup de pressions répétées sur les boutons rugeux de la manette de votre Dreamcast ? Mille fois oui ! Encore une fois, Sega tire son épingle du jeu grâce à son sens de la dérision. Les noms de nos sportifs sont aussi improbables que ridicules, et leurs prestations peuvent facilement faire les frais de votre maîtrise imparfaite à la manette, pour mieux les couvrir de honte. Dans Virtua Athlete 2K, il est tout à fait possible de continuer à courir comme un idiot sur le sable de la piste de saut en longueur, pour voir vos amis assis à côté de vous, partir dans un grand éclat de rire. Avouez que c'est avant tout ce que l'on demande à ce type de jeu ! Pour les performances, et pour la variété, on repassera donc, ce qui décemment ne permet pas au titre de prétendre obtenir une meilleure place au sein du classement du jour. Mais pour la médaille d'or du rire, vous savez que c'est avec ce titre de Sega que vous serez comblé.
Numéro 4 : Capcom Gold Medal Challenge '92 sur NES
On poursuit notre classement avec un autre géant du secteur qui s'essaye à l'exercice sur NES, à l'occasion des Jeux Olymiques de Barcelone qui ont lieu en 1992. Une année qui marque les derniers instants d'une vénérable 8 bit qui officie encore vaillamment dans les salons du monde entier. Capcom ne s'y trompe pas, et offre un titre aux contours plaisants, qui invite à l'affrontement sous forme de franche camaraderie. Le bien nommé Capcom Gold Medal Challenge '92 nous invite, à travers quelques épreuves d'athlétisme, de natation et de gymnastique, à aller chercher cette fameuse médaille d'or qui nous tends les bras, au bout de ce dur labeur. Un bon pannel des grandes nations du sport son représentées, et avec sa vingtaine d'épreuve, le titre n'a pas à rougir de la concurrence, loin de là. Proposant des parties jusqu'à huit joueurs, qui pourront prendre la manette en main alternativement, la convivialité est de mise. Toutefois, pour espérer toucher du doigt un record du monde, dans la piscine ou sur la piste, il vous faudra vous doter d'une redoutable capacité à littéralement mitrailler les boutons de votre manette. Oui, dans Capcom Gold Medal Challenge '92, à l'image de ce que propose bon nombre de ses concurrents, le button mashing comme on l'appelle dans la langue de Shakespeare, est ici plus que de rigueur. Capcom n'oublie pas l'essentiel cependant, avec une réalisation à la hauteur de l'évènement, les graphismes sont fins et colorés, la musique d'ambiance s'intègre parfaitement au propos, et les animations de nos chers athlètes, convainquante. Il faut voir nos coureurs reprendre leur souffle après un effort intense, ou saluer la foule après un triple saut réussi, pour comprendre que tout est fait ici pour mettre le joueur à l'aise, et le faire passer un moment agréable. On regrettera simplement que le jeu à plusieurs soit limité à deux joueurs en simultané. Il faut avouer qu'un 110 mètres haies avec deux athlètes, cela fait un peu vide...Mais limitations de la console oblige, on se contente de ce petit subterfuge, au final sans trop de conséquences sur la qualité de ce très bon jeu, digne de nous compter les plus beaux exploits de Marie José Perec et consorts. Un médaille en chocolat donc, mais surtout un belle place au sein de ce classement !
Numéro 3 : International Track & Field sur PS1
Après Sydney et Barcelone, parlons un peu de Coca Cola. Non pardon, parlons un peu d'Atlanta, cette ville qui contre toute attente, parvient à obtenir le droit d'organiser en 1996, les XXVIème Jeux Olympiques de l'Histoire moderne. Avec une inauguration qui vogue entre émotion et épouvante, les Etats-Unis se mettent en scène pour célébrer leurs plus grands athlètes. L'éternel Carl Lewis, ou la locomotive Michael Johnson sont les stars de la piste de ces olympiades, et Konami, toujours à l'affût, l'a bien compris, lui qui se décide à concentrer ses efforts sur les seules épreuves d'athlétisme dans ce International Track & Field. Marteler vos boutons avec force et rage, afin de courir comme un champion, voilà ce que propose ce jeu aux contours bien connu des amateurs. On ne change pas une formule qui gagne et en cela, Konami fait un peu figure d'éternel sponsor des Jeux Olympiques, à l'instar d'une fameuse marque de soda toute puissante...Pourtant, au-delà d'un certain classicisme, se cache derrière cet International Track & Field et ses onze épreuves dédiées aux dieux de la piste, une belle proposition, d'autant plus attirante quand elle se pratique en multijoueurs. Cela peut sembler commun aujourd'hui, mais en 1996, promettre un jeu jouable à quatre en fait automatiquement un titre à part, au fun potentiellement décuplé. Et évidemment c'est à plusieurs que le jeu brille particulièrement. La réalisation est à la hauteur de l'évènement, et le savoir faire technique de Konami, ici au service de brillantes et intenses cessions de compétition, demeure intacte. Difficile de trouver des athlètes mieux animés et réalisés sur consoles 32 bit. Voilà une évolution d'un excellent jeu des années 80, qui fait plaisir à voir, et qui nous transporte sans efforts, au coeur des Jeux Olympiques, comme peu de titres en sont capables. Avec un tel pédigrée, la médaille de bronze, largement méritée, revient à Konami. Bravo à lui !
Numéro 2 : Athlete Kings sur Saturn
Cependant, l'année 1996 fût en réalité marquée par une terrible concurrence avec Sega, qui se décide à dégainer sa propre vision des Jeux Olympiques, Athlete Kings, sur une Saturn alors flambant neuve. Et si ce titre ne propose qu'une simple option deux joueurs en simultané sur chacune de ses épreuves, il a le bon ton de faire à peu près tout, un peu mieux que son adversaire direct sur PS1. La modélisation des personnages et le charisme de ces derniers, petit grain de folie made in Sega oblige, en font un titre à l'attrait tout de suite sans équivalant sur 32 bit. Il faut voir les mimiques et les noms absoluments incroyables de nos fiers représentants nationaux. Crise de fou rire garantie. Les animations ensuite, en soixante images par seconde s'il vous plaît, toujours au diapason, forment un subtil mélange entre technique diablement bien maîtrisée, tout en sachant conservant ce semblant de ridicule dès lors que la situation l'exige. La limite entre art et mauvais goût est fine, mais Sega tombe toujours du bon côté de la barrière. C'est également le cas d'une utilisation des couleurs qui peut au premier abord déconcerter, mais qui au final aide à la lisibilité, tout en ajoutant s'il y en avait encore besoin, un petit côté décalé à l'ensemble. Bref, vous l'avez compris, la réalisation est irréprochable, et le jeu ne se prends pas au sérieux. Et ce pour notre plus grand bonheur, car c'est bien ce que Sega sait faire de mieux. Autour de ses dix épreuves, sommes toute très classiques au regard de l'ambiance qui règne sur Athlete Kings, on s'amuse comme un petit fou à appuyer à répétition sur ses boutons avec autant de hargne que possible. Battre son adversaire direct, et mieux, effacer des tablettes un record du monde qui vous titille depuis longtemps sont des moments de joie intense et mémorables. Déjà fièrement représenté ici, Sega double donc la mise et s'occtroie une très belle médaille d'argent au sein de ce classement. Car même s'il atteint largement ses objectifs avec Athlete Kings, il est temps de rendre à César, ce qui appartient à César...
Numéro 1 : Track & Field 2 sur NES
Et cette médaille d'or, indiscutablement, je ne peux la décerner qu'à Track & Field 2. Le jeu de Konami qui a cassé plus de manettes NES que tous les autres titres réunis de la ludothèque pourtant importante de la console. Le jeu s'appuie sur une savoir faire déjà probant, et une envie de Konami, de mettre les petits plats dans les grands, à l'occasion de la tenue des Jeux Olympiques de 1988, à Séoul. Jugez plutôt : Qunize épreuves qui vont du tir au pigeon, au plongeon, en passant par le canoë, les barres asymétriques, le lancé du marteau...et d'autres épreuves encore plus atypiques. Tout un programme ! Konami est même visionnaire, incluant le taekwondo dans la liste des sports officiels, alors que celui-ci ne deviendra discipline olympique que plus d'une décennie plus tard. Avec autant de variété au programme, difficile de se plaindre. D'autant plus que le titre est exigeant, et qu'il demande une grande maîtrise avant de vous inviter à vous confronter avec ces fameux records du monde, qui paraissent au départ, inatteignables. Initiateur de la grande mode du martelage de boutons, son grand frère Track & Field premier du nom, aura instauré un climat d'exigeance et de dextérité qui vous fera perdre facilement les nerfs. Appuyer assez rapidement sur ce satané bouton A afin d'aquérir la vitesse suffisante pour dépasser les 10 mètres lors de l'épreuve de triple saut devra vite devenir une seconde nature, sous peine de rejoindre la longue liste des casseurs de manettes. Voir vos amis s'essayer avec envie à leur tour à l'exercice et se planter lamentablement, vous redonnera à coup sûr le sourire. Track & Field 2 instaure un tel état de compétition et de camaraderie, qu'il incarne en cela ni plus ni moins que ce que l'olympisme propose de plus beau, et quand la réalisation dégage une telle classe, on ne résiste pas à l'envie de se relancer encore et encore à l'assaut. Le plus beau c'est de participer comme le disait ce cher Baron, mais c'est quand Konami gagne, que tout le monde est heureux.
Nous y voilà, le podium est établi, et c'est l'heure d'écouter l'hyme de Konami résonner dans le stade en délire. Les années 80 et 90 ont étés riches en titres représentant avec classe les Jeux Olympiques. En réalité ils constituent un âge d'or d'un genre qui s'est ensuite quelque peu éteint au tournant du millénaire. Celui qui a indéniablement entrepris de maintenir la flamme est encore et toujours Sega, dans un tout autre contexte cependant. Les athlètes ont laissé la place aux mascottes de Sega, et dans un improbable concours de circonstance, à celles de Nintendo. La série des Mario & Sonic aux Jeux Olympiques sévit ainsi depuis 2007, et sortent en grande pompe sur toutes les consoles Nintendo de l'époque afin d'accompagner dans un premier temps les Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Plébiscite commercial, l'expérience sera reconduite pour toutes les olympiades suivantes, et laissera peu de place à la concurrence. Il faut dire que pour faire de l'ombre à Mario, Sonic et consort, il faut se lever tôt !
Cependant, Sega n'abandonne pas tout espoir de mettre en scène de vrais athlètes, et propose avec London 2012, un jeu plaisant, dans l'esprit des titres d'antan, avec un contenu revu à la hausse. Il renouvelle l'expérience en 2019, en vue des Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo, avec un peu moins d'entrain et de réussite. Non, décidemment, si on ne souhaite pas incarner une mascotte de jeu vidéo, il faudra se tourner vers des titres plus anciens. On notera ainsi la présence d'un assez bon International Track & Field : Summer Games, qui perpétue la tradition de la série de Konami sur consoles 32 et 64 bit. Enfin, pour les éternal assoiffés de sport, les titres qui mettent en scène les Jeux Olympiques d'hiver, tels que Winter Heat de Sega ou Track & Field Nagano de Konamin encore et toujours, possèdent de solides arguments. Mais ceci est une autre histoire, que l'on pourra peut-être explorer ensemble en...2022, à l'occasion des prochains Jeux Olympiques d'hiver. En attendant...
N'hésitez pas à vous remémorer ici votre meilleur instants de sportif de haut niveau, manette en main, ou pourquoi pas, votre plus beau lancé de manette sur le mur qui fait face à votre téléviseur. A n'en point douter, un futur sport Olympique. Si vous n'êtes pas adepte du button mashing, vous pourrez également évoquer vos plus grands souvenirs aux vrais Jeux Olympiques, à l'image de cet improbable utilisation de Liberti Fatali, le thème d'introduction de Final Fantasy 8, par l'équipe de natation sychronisée des Etats-Unis en 2004 à Athènes.
Et à très vite pour un nouveau Top 5, ou l'on parlera, été oblige, de jeux 8 bit réalisés sous l'emblème du soleil...